Les principaux types de microphones en studio
- Franck
- il y a 5 jours
- 6 min de lecture
Les principaux types de microphones en studio
En studio, on distingue principalement trois grandes catégories de microphones (plus quelques spécialisations) : les dynamiques, les à condensateur (ou « condensers »), et les ruban (ribbon). Il y a aussi des micros « boundary » (ou surface / PZM) ou des micros shotgun dans certains cas, mais moins couramment pour le gros des prises de son de musique.
Je vais présenter chaque type, leurs utilisations, et les placements typiques.

Sommaire :
1. Microphones dynamiques (Dynamic microphones)

Principe / caractéristiques :
Transducteur robuste : diaphragme + bobine mobile + aimant.
Moins sensibles que les condensateurs → captent moins les bruits de fond et les réflexions de la pièce.
Supportent des niveaux de pression acoustique élevés (SPL élevé).
Utilisations typiques :
Guitare électrique (cabinets).
Batterie, surtout caisse claire, toms, parfois caisse claire / overheads (selon le micro).
Voix fortes / agressives / rock, parce que le micro dynamique supporte “le choc”.
Prises en situation live ou dans des pièces moins traitées, quand on veut limiter les bruits parasites.
Placement conseillé :
Très proche de la source : quelques centimètres (par exemple sur un ampli guitare ou sur le “beater” de la grosse caisse).
Pour la voix : à distance standard (10-20 cm), selon le type de micro, souvent avec un filtre anti-pop et un écran si besoin.
Éviter les bords directs de réflectivité de la pièce (murs nus, surfaces dures) ou orienter le micro cardioïde pour rejeter l’arrière.
2. Microphones à condensateur (Condenser microphones)

Principe / caractéristiques :
Diaphragme léger devant une plaque fixe – le condensateur détecte les variations de capacité.
Plus de finesse, plus large réponse en fréquence, captation des détails (sibilantes, harmoniques, etc.).
Nécessitent de l’alimentation (souvent +48V “phantom power”).
Plus sensibles aux bruits ambiants, aux réflexions de la pièce, au vent / souffle.
Variantes :
Grand diaphragme (Large Diaphragm Condenser) : souvent pour la voix, instruments solo, etc.
Petit diaphragme (Small Diaphragm Condenser) : pour hi-hats, overheads, instruments acoustiques, cymbales, etc.
Condensateurs “tube” (avec lampe) : caractère plus chaud, plus coloration harmonique.
Utilisations typiques :
Voix (chant solo).
Guitare acoustique, piano, cordes.
Overheads de batterie, overheads cymbales, charleston, etc.
Captation de la pièce (ambiances), si la pièce est traitée.
Placement conseillé :
Pour voix : grand diaphragme devant la bouche, à distance raisonnable (10-30 cm), souvent légèrement sur un côté (off-axis) pour diminuer les sibilantes. Utilisation d’un filtre anti-pop.
Pour instruments acoustiques / piano : plusieurs configurations – un petit diaphragme proche de la source + un autre plus éloigné pour inclure l’ensemble / la pièce.
Overheads de batterie : au-dessus de la batterie, à hauteur suffisante pour capter le kit dans sa globalité mais pas trop “loin” pour ne pas perdre la définition.
3. Microphones ruban (Ribbon microphones)

Principe / caractéristiques :
Ruban mince de métal (souvent aluminium) suspendu dans un champ magnétique.
Très bonne reproduction des médiums, son “doux”, caractère vintage, atténuation naturelle des hautes fréquences (roll-off).
Pattern polaire souvent figure-8 (bidirectionnel).
Fragile : ruban peut être endommagé par des forts flux d’air, par la surtension, ou si exposé directement à des sources très puissantes.
Utilisations typiques :
Apporter de la chaleur / “velours” dans les voix ou instruments.
Guitares électriques, surtout pour adoucir les aigus agressifs.
Cuivres, cordes, sections d’orchestre.
Captation de pièce / ambiance, pour colorer.
Placement conseillé :
Avec prudence : pas trop proche des sources très puissantes (grosse caisse, ampli guitare très fort) sans atténuation.
En figure-8, le côté “arrière” capte aussi : veiller à ce que ce côté ne reçoive pas de bruits ou réflexions indésirables.
Distance un peu plus grande qu’un micro dynamique dans certains cas, pour permettre d’inclure le corps sonore + pièce.
4. Micros boundary / surface (Boundary microphones)

Principe / caractéristiques :
Micro à condensateur souvent placé directement sur une surface (mur, table, surface de piano, cabine), ou affleurant à une limite de surface (zone de pression). Wikipédia
Permet de réduire certaines réflexions de phase (moins de déphasage entre son direct et réflexions) lorsque la distance au plan de référence est faible. Wikipédia
Utilisations typiques :
Piano à queue, micros placés sous le couvercle, ou à l’intérieur du piano.
Ambiances de pièce.
Captation de son de table (par exemple en radio, voix off) ou plans de chambre, etc.
Placement conseillé :
Affleurant la surface ou très proche.
Orientation selon la source : si dans un piano, dirigé vers le chevalet ou les cordes.
S’assurer que la surface ne vibre pas ou ne transmet pas de bruit.
5. Autres spécialités / variations

Micros shotgun : très directifs, souvent utilisés pour le cinéma / prise de son à distance. Peu utilisés pour la plupart des prises musicales “sur scène”.
Microphone USB / micros intégrés pour home studio / podcasts : souvent à condensateur, avec circuit intégré. Moins de contrôle, mais pratique.
Micros à lampe (“tube mics”) comme mentionné, pour une coloration particulière.
Tableau comparatif
Voici un tableau synthétique pour comparer les types de micros : qualités, défauts, prix indicatif, utilisations typiques. Les prix sont des estimations pour des micros neufs selon le marché (Europe, France), la qualité / marques, modèles d’entrée à milieu de gamme, sans aller dans les ultra-premium.
Type de micro | Qualités principales | Défauts / limites | Utilisations typiques | Fourchette de prix (neuf) |
Dynamique | Robuste, tolère des niveaux de pression très élevés. Moins sensible aux bruits de fond et aux réflexions de pièce. Coût souvent plus modéré. | Moins de finesse, moins de détails dans les hautes fréquences. Peut manquer de “brillance” sur certaines sources. Nécessite souvent d’être très proche de la source. | Guitares électriques, ampli, batterie (caisse claire, toms, grosse caisse), voix fortes / rock, situations live ou pièces non traitées. | ≈ 80-200 € pour des modèles d’entrée-milieu de gamme (ex : Shure SM57, Sennheiser MD421), jusqu’à ~400-600 € pour des modèles très haut de gamme. |
Condensateur petit diaphragme | Très bon détail, réponse en fréquence rapide, parfait pour transitoires (cymbales, hi-hats, instruments acoustiques). Léger, bonne définition. | Sensible aux bruits ambiants / souffle / ventilation / pièce mal traitée. Nécessite alimentation phantom. Peut être fragile. | Overheads de batterie, cymbales, instruments acoustiques, guitare acoustique, piano, quand on veut capter le “clair” / le subtil. | ≈ 150-400 € pour de bons modèles, jusqu’à ~800-1500 € (voire plus) pour les marques premium. |
Condensateur grand diaphragme | Son riche, bon rendu des voix, chaleur, présence, capture de nuances. Très utilisé pour les voix / solos. | Coût plus élevé, plus volumineux, plus sensible aux défauts de la pièce, souffle, bruit ambiant. Peut saturer facilement si trop proche ou sur voix très forte. | Voix chantée, lead vocal, prise solo d’instrument acoustique, piano solo, cordes, etc. | ≈ 300-800 € pour milieu de gamme, jusqu’à >1000-2000 € pour les grands classiques (Neumann, etc.). |
Ruban (Ribbon) | Son chaud, “velouté”, très beau rendu des médiums, caractère vintage. Atténuation naturelle des hautes fréquences agressives. | Très fragile (air, souffle, surtension), faible sortie (gain souvent plus haut requis), nécessite souvent un préampli de qualité, parfois sensible aux conditions environnementales (humidité, température). | Guitare électrique pour adoucir le son, cuivres, cordes, ambiance, voix selon le style (plus doux, vintage). Ajoute du caractère. | ≈ 400-800 € pour modèles “modernes / actifs”, souvent >1000-1500 € pour rubans haut de gamme. Certains vintage ou marques de prestige bien plus chers. |
Boundary / PZM | Permettent de capter efficacement une source + une part de pièce, bon pour éviter certains problèmes de phase, usage discret, bonne prise d’ambiance. | Moins directionnels, moins de contrôle sur les réflexions de pièce si celle-ci est mauvaise. Moins de “punch” / “coupe” que micros dynamiques sur sources très directes. Sensibles aux vibrations de la surface sur laquelle sont montés. | Piano (à l’intérieur), enregistrements de pièce / ambiance, voix off sur table, micros de scène ou plan de sol pour percussions, etc. | ≈ 200-600 € selon marque / qualité / type de capsule. |
Quelques conseils pratiques de choix et de placement
Traitez votre pièce : un micro condensateur ou ribbon va révéler les défauts d’acoustique (résonances, réflexions, bruits). Un espace bien traité (absorbeurs, diffuseurs) fait une grande différence.
Distance : plus le micro est proche, plus vous captez le son direct, plus il y a d’effet de proximité (basses renforcées dans les micros à effet de proximité). Mais si vous êtes trop proche, risque de distorsion, de souffle, de plosives (pour voix).
Polaire (cardioïde, omni, figure-8, hypercardioïde…) : choisissez selon ce que vous voulez rejeter (bruits, retour, ambiance) ou ce que vous voulez capturer.
Prévoir une marge de gain / préamplification : certains micros (ruban, condensateur) auront besoin de bons préamplis, surtout si le niveau de sortie est faible ou la source est douce.
Filtre anti-pop, bon positionnement, écran, bonnettes, etc., surtout pour les voix.
Expérimentez : parfois, déplacer le micro de quelques centimètres change radicalement le son (distance, angle, réflexion, etc.).
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